Les infections de site opératoire

Accueil > Pathologie > Les infections de site opératoire

Les infections de site opératoire représentent une complication fréquente en chirurgie rachidienne. Leur survenue est estimée à 6% des intervention chirurgicales de la colonne vertébrale. (reference)

Vous trouverez dans cette page des informations relatives au dépistage de cette complications, à leur gestion et leur traitement.

Qu’est ce qu’une infection de site opératoire ?

Toute chirurgie comprend une effraction de la barrière cutanée qui assure une fonction de protection entre le monde extérieur et les structures internes. Les organes internes, tels que la colonne vertébrale, sont des structures stériles qui vont être exposées au milieu extérieur au cours d’une intervention chirurgicale.

Les micro-organismes, majoritairement bactériens recouvrent notre peau, le milieu extérieur. Ils peuvent être inoculés au cours d’une intervention chirurgicale au niveau du site opératoire, sans que votre chirurgien ne s’en rende compte, et ce malgré la stérilisation du matériel et la respect de toutes les précautions périopératoires.

Quels sont les principaux facteurs de risque d’une infection de site opératoire ?

Plusieurs facteurs de risque liés à létat de santé du patient ou à l’intervention chirurgicale ont clairement été identifiés.

Facteurs de risque liés au patient

    • L’âge
    • La consommation de tabac
    • L’obésité (Indice de masse Corporelle supérieur à 30 kg/m2)
    • Le diabète de type 1 ou 2
    • Certains traitements (corticoïdes, chimiothérapie, immonosuppresseurs, immunomodulateurs…)
    • Les pathologies affectant le système immunitaire (leucémie aigüe ou chronique, VIH, lymphome, cancer…)

Facteurs de risque liés à l’intervention chirurgicale

    • Durée opératoire
    • Taille de l’incision
    • Site de l’incision (infections plus rares dans les voies antérieures)
    • Mise en place de matériel implantable (vis, cages, tiges…)

 

Quelles mesures de prévention observons nous ?

Chaque intervention est soumise à un protocole d’aseptie strict. La salle opératoire est ventilée avec un flux d’air laminaire permettant de diminuer le risque infectieux. Les boites sont bien évidemment stérilisée avant chaque intervention et les cycles de stérilisation systématiquement vérifiés avant chaque incision.

Une désinfection cutanée est réalisée par vous même par une douche bétadinée réalisée la veille ou le matin de l’intervention. Puis une double préparation cutanée est réalisée avant le début de l’intervention afin de stériliser la peau autour du site opératoire.

Une antibioprophylaxie est systématiquement réalisée en cas de pose de matériel implantable pendant l’intervention, ou de chirurgie nécessitant l’ouverture des méninges. Cette mesure consiste en l’administration d’un antibiotique avant l’incision permettant de diminuer le risque infectieux.

Enfin, le pansement au bloc opératoire est réalisé en condition stricte d’aseptie en fin d’intervention.

Quels sont les signes annonciateurs d’une infection de site opératoire ? Comment réagir ?

Le développement d’une infection postopératoire n’est pas immédiat et souvent retardé de quelques semaines. Dans ces cas, certains signes doivent alerter et laisser penser à une infection.

    • Une rougeur au pourtour de la cicatrice.
    • Une cicatrice qui devient plus douloureuse, chaude, tendue.
    • L’apparition d’un écoulement par la cicatrice.
    • L’apparition d’une fièvre supérieure à 38,5°.

Il existe dans certains cas des infections tardives, occasionnées par des germes à croissance lente, pour lesquels le diagnostic est difficile puisque les signes cliniques ne sont généralement pas retrouvés.

L’ensemble de ces signes permet d’évoquer cette complication. Une infection est grave en cas de prise en charge inadaptée et doit dans tous les cas mener à une consultation rapide avec votre chirurgien. L’infirmier(e) à domicile viendra refaire le pansement et pourra vous examiner votre cicatrice

    Aucun antibiotique ne doit être pris sans l’avis de votre chirurgien, même prescrits par le médecin traitant. La prise d’antibiotique probabiliste, c’est à dire sans avoir identidifier exactement la bactérie en cause complique beaucoup la suite de la prise en charge.

    D’autres informations sur la cicatrisation sont disponibles à la page suivante.

    Quel est le traitement d’une infection de site opératoire ?

    En cas de suspicion d’infection de site opératoire précoce (inférieure à 3 mois), nous réaliserons un lavage au bloc opératoire. Il s’agit d’une nouvelle intervention chirurgicale sous anesthésie générale qui consiste à réaliser plusieurs prélèvements profonds et à nettoyer l’ensemble du site opératoire. Une antibiothérapie probabiliste sera débutée pendant l’intervention, immédiatement après la réalisation des prélèvements par voie intraveineuse.

    Ces prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire pour une analyse microbiologique permettant d’identifier le germe en cause. Une fois « la cartographie » du germe obtenue, nous modifierons le traitement antibiotique afin qu’il soit adapté au germe identifié. La première phase d’antibiothérapie, par voie intraveineuse, nécessite généralement une hospitalisation à la clinique de plusieurs jours.

    L’adapation de l’antibiothérapie est décidée au cours d’une réunion multidisciplinaire et rélève de la compétence du Centre de références des Infections Ostéo-Articulaires Complexes (CRIOAC). Plus d’informations disponibles à l’adresse suivante.

    L’antibiothérapie par voie orale sera prescrite pour une durée de 6 semaines à 3 mois. Elle sera assortie d’une surveillance biologique régulière et parfois d’une surveillance radiologique (scanner ou IRM). La guérison définitive ne sera obtenue avec certitude qu’après une évolution favorable à distance de l’arrêt de l’antibiothérapie.

    Quels sont les signes annonciateurs d’une infection de site opératoire ? Comment réagir ?

    Le risque d’infection post opératoire est inhérent à toute intervention chirurgicale. Malgré toutes les précautions prises, l’apparition d’une infection est possible et ne constitue pas une faute médicale. Nous seront attentifs en consultation à bien identifier les facteurs de risque d’infection et vous proposerons des mesures préventives. Si une infection venait à se déclarer, une prise en charge adaptée comprenant une lavage chirurgicale et un protocole d’antibiothérapie adapté permet de stériliser le site opératoire.